Issu d'un milieu aisé, à 19 ans il
s'inscrit en médecine à l'université de Frieberg, s'oriente vers la
biologie à l'université de Munich puis va à Kurt Lewin pour passer un doctorat
qu'il obtient en 1916. Engagé volontaire pendant la Première guerre mondiale,
il en restera profondément marqué, notamment par la vision qu'on peut avoir
d'une situation donnée (le soldat et le général ne portent pas le même regard
sur le champ de bataille), en ayant conclu que les représentations mentales
d'un individu dépendent fortement de son environnement et de ses attentes.
Logo du Bauhaus, Oskar Schlemmer,
1922
Vase de Rubin
Après cette dure épreuve où il perd
un frère, il s'intéresse à la psychologie industrielle et surtout à la Gestalt,
la "psychologie de la forme" où les
processus de perception et de représentation mentale traitent les informations
reçues comme des ensembles structurés (les formes) et non comme un simple
conglomérat d'éléments isolés, avec ses amis fondateurs du mouvement Max
Wertheimer, Wolfgang Köhler et Kurt Koffka.
Professeur de psychologie à l'Université Humboldt de
Berlin, il définit le comportement (noté B comme beheviorisme)
comme une fonction dépendant de la personnalité et son environnement, selon la
formule B=ƒ(P,E)
Confronté à la montée du nazisme, il
part pour les États-unis en 1933 et se passionne pour la psychologie
sociale, c'est-à-dire aux relations psychosociales dans un
groupe restreint, travaux qui vont aboutir à des avancées majeures en
psychosociologie, notamment la théorie de la dynamique de groupe
qui analyse l'engagement et le comportement des individus au sein d'un groupe
donné. Au sein de plusieurs universités, il va continuer ses investigations et
s'intéresser à la notion de motivation, aux concepts de frustration et de
régression et aux recherches de son cadet Abraham Maslow sur
la pyramide des besoins.
La dynamique de groupe est pour lui
ambivalente : elle repose sur une forte interdépendance entre les membres d'un
groupe et la certitude que leur réussite est au prix de la coopération. Les
conséquences sont positives si le succès d'un des membre influe directement sur
la réussite des autres, elles sont négatives si le succès d'un de ses membres
est vu comme l'échec d'un autre. Dans ce dernier cas, même si le groupe joue un
rôle de réducteur d’incertitude renforçant l’interdépendance, la dynamique de
groupe est beaucoup moins forte.
A partir de 1946, à la demande
d'une commission d'état, il va travailler sur la lutte contre les préjugés
raciaux et religieux dans l'État du Connecticut, disant que
« rien n'est plus pratique qu'une bonne théorie, » ce qui signifie que,
pour lui, la recherche est avant tout un tremplin qui ouvre e nouvelles
perspectives.
Marqué par les atrocités de la
guerre et par le nazisme qu'il finit par fuir, Kurt Lewin
s'est consacré à défendre la liberté et la tolérance à travers ses recherches
en psychologie pour promouvoir ces valeurs dans le fonctionnement des groupes
humains.
Notes et références
[1] Le comportementalisme est une
approche psychologique qui privilégie l'étude d'un comportement observable
qui dépend de son environnement et des interactions entre l'individu et
son milieu.
Voir aussi
* Pierre Kaufmann : Kurt
Lewin. Une théorie du champ dans les sciences de l’homme, Paris, Vrin,
1968, réédition octobre 2002, collection Sciences de l'homme, 384 pages,
ISBN-10: 2711604403
* Ma fiche sur la
dynamique de groupe selon Roger Mucchielli
* Alfred J. Marrow,
"Kurt Lewin, sa vie et son oeuvre", éditions ESF, 224 pages, octobre
1972
Voir le site Psychosociologie-Pédagogie : Relations humaines
Voir le site Psychosociologie-Pédagogie : Relations humaines
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